Printemps écolo : la motion

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Dérèglement climatique, effondrement du vivant : l’humanité a atteint un point de bascule et son avenir est directement menacé. Nous sommes dans l’urgence d’une crise écologique qui s’amplifie de manière exponentielle et qui nourrit les désordres énergétiques, économiques et géopolitiques, aggravant les inégalités et provoquant une fragilisation inquiétante de notre socle démocratique. Depuis des décennies, les écologistes alertent sur ces menaces, profondément intriquées, et proposent des solutions concrètes pour construire un avenir désirable. 
La « classe écologique » voulue par Bruno Latour émerge petit à petit. Les crises des derniers mois ont accéléré la prise de conscience de la place centrale que doit occuper l’écologie. Pourtant, aujourd’hui, aucune mutation profonde et globale de la société n’est engagée par les partis au pouvoir. Nous avons, plus que jamais, la responsabilité d’obtenir des victoires politiques, pour agir et transformer, au plus haut niveau. 
Après le résultat historique aux européennes de 2019, les victoires magnifiques des municipales de 2020 et le renforcement de notre ancrage territorial en 2021, notre parti semble traverser un hiver politique. Dans le tumulte, la brutalisation et la confusion du débat politique, il peine à se faire entendre du fait de sa faiblesse structurelle. Nous faisons le constat qu’en amont de la campagne présidentielle 2022, notre parti n’a pas suffisamment organisé la mobilisation ni la production d’idées, qu’il n’a pas suffisamment construit le lien avec les associations, les ONG, le monde intellectuel et scientifique, le monde culturel, les syndicats, les mouvements sociaux. Nous devons, collectivement, tirer toutes les conséquences de cet état de fait.
Europe écologie-Les Verts doit profondément se transformer. Nous devons changer notre parti et donc nous changer nous-mêmes, il est temps !

Affirmons la singularité et la centralité de l’écologie politique !
Nous sommes convaincu·es de la centralité de la réponse écologiste car elle offre au pays des réponses systémiques aux crises sociales, démocratiques et environnementales. Notre histoire est riche de combats pluriels, aussi nos propositions intègrent de multiples luttes : pour le bien-être et la condition animale, pour la préservation de la biodiversité, contre les discriminations et toutes les formes de racisme, pour l’égalité des droits, sans oublier la santé environnementale, l’éducation, l’accès à la culture et la protection du service public, en particulier dans les quartiers populaires et les territoires délaissés. Elles intègrent également le combat pour la redistribution de richesses, la rénovation de la République et de ses institutions, la séparation des lobbys et de l’État.

Nous affirmons que la société patriarcale doit être abolie pour parvenir à une réelle égalité entre les femmes et les hommes, avec les mêmes droits pour toutes et tous, quelles que soient l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Nos propositions sont concrètes : égalité économique femme-homme, éducation contre les stéréotypes de genre, lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Notre projet est un projet d’émancipation, féministe, qui permet à tou·tes de vivre libres et égaux en droits dans un environnement préservé.

Nous affirmons que la surenchère sécuritaire doit cesser. Le maintien de l’ordre doit s’exercer dans le respect scrupuleux des libertés fondamentales et favoriser prévention et médiation plutôt que l’usage de la force. L’indépendance de la justice doit être garantie. La paupérisation de la justice et de la police entraîne de la souffrance au travail et une dégradation du service public, elles doivent bénéficier de moyens en cohérence avec leurs missions. La sauvegarde de l’État de droit est un impératif.
Notre vision de la société écologiste s’inscrit dans le cadre d’une République de justice, laïque et européenne. Affirmons enfin que nous sommes fières et fiers d’avoir pour ligne directrice les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, dans un monde politique qui les affiche souvent mais ne les applique jamais.

Le manque d’écologie est punitif !
Notre modèle n’est pas fondé sur la croissance du PIB mais il n’est pas non plus une promesse de privation ou d’austérité. Si l’écologie préserve les ressources, combat les pollutions et propose des modes de vie favorables à l’épanouissement et à la santé, elle crée aussi de l’emploi durable et de la richesse par des circuits plus courts, assure notre sécurité alimentaire, énergétique, celle de nos biens communs, en relocalisant leur production et en les sortant d’une logique de marché globalisé. Pour nous, l’écologie, c’est vivre mieux, c’est une nouvelle forme de prospérité.
La prospérité écologique est indissociable d’une sobriété partagée car toutes les personnes ne sont pas égales en termes de responsabilité environnementale. Les efforts doivent être proportionnés en fonction de l’impact écologique et des conditions de vie de chacun·e. Une planification impulsée par l’État mais décentralisée est indispensable. Elle devra s’articuler avec les principes du fédéralisme.
Nous affirmons la volonté de construire une écologie populaire, en incluant les habitant·es des quartiers et des territoires ruraux : assurons leur une juste représentation dans nos instances. Dans nos villes écologistes, les élu·e·s s’appuient sur les citoyen·ne·s issu·e·s des quartiers pour co-construire les politiques publiques. Notre parti doit s’appuyer sur ces initiatives pour s’imposer là où les injustices sociales et environnementales sont les plus fortes.

Une stratégie claire 
Lors des élections de 2020 et 2021, les élu·e·s écologistes ont su convaincre. Désormais, elles et ils sont au cœur de la transition pour la justice sociale et climatique. Appuyons-nous sur leurs actions concrètes pour asseoir la crédibilité de notre programme dans les territoires ruraux, comme dans les quartiers populaires, dans les communes comme dans les métropoles. Portons l’égalité territoriale avec les moyens alloués aux collectivités locales via une fiscalité réellement redistributive, notamment pour les Territoires et Départements Ultramarins.
Notre pays est riche de ses territoires. Ceux-ci avec leurs habitant·e·s, leurs paysages, leur culture et leur histoire propres, contribuent à la vitalité de notre pays. Réaffirmons le respect de la diversité des langues et des cultures.

Avec les Verts européens, nous portons le projet d’une démocratisation et une refondation écologique et solidaire de l’Union. Nos objectifs sociaux et environnementaux doivent structurer nos politiques communes et remplacer celles du libre échange, qui doivent être limitées, sous peine de fragiliser les équilibres des territoires. Notre diplomatie doit porter les valeurs de solidarités, de résilience. Elle doit permettre des partenariats sur la base de l’Accord de Paris sur le climat. L’Europe doit être plus forte et plus intégrée, notamment sur le plan diplomatique et militaire, pour influer sur les rapports de forces internationaux et la géopolitique environnementale et climatique.  

Notre vision, profondément européenne, fédéraliste, fondée sur une plus grande autonomie des pouvoirs régionaux et locaux nous distingue de certains partenaires de gauche mais aussi de nombreuses autres familles politiques. 
Nous préparerons ainsi l’élection européenne de 2024 avec une liste autonome en lien avec nos partenaires, notamment régionalistes.  

La NUPES, coalition électorale inédite, nous a permis d’avoir un groupe de député·e·s à l’Assemblée nationale. Elle est un espace d’élaboration parlementaire dont il faut valoriser le travail. Mais il nous faudra aussi dépasser ce cadre, d’autant plus que chaque échéance électorale est régie par des dynamiques spécifiques. Par ailleurs, nous continuerons de porter une voix de rassemblement de toutes les composantes de la société, condition essentielle de la réussite d’un projet écologiste. 

Le projet écologiste n’est pas radical par posture mais parce qu’il porte une transformation profonde de notre modèle de société. 
Nous devons d’ores et déjà préparer les conditions de réussite des prochaines élections, notamment nationales, en affirmant la singularité de notre projet, en consolidant notre légitimité et notre crédibilité. Appuyons-nous sur nos élu·e·s qui mettent déjà en œuvre une politique écologique et sociale forte. Appuyons-nous sur les travaux et les victoires de nos parlementaires à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen.

Refonder notre parti pour une organisation démocratique et efficace.
Nous souhaitons sortir de nos guerres intestines, de la culture de l’affrontement interne et des stratégies personnelles qui affaiblissent structurellement notre parti depuis trop longtemps.
La refondation de notre parti nous permettra de grandir dans l’exercice des responsabilités grâce à une démocratie interne rénovée et à une gouvernance efficace. Cela passe par le changement de règles mais aussi de pratiques. 
Mettons en place la méthode écologiste de construction collective des décisions, à l’instar de ce que nous promouvons à l’extérieur. L’expérience de la démocratie participative réalisée par nos élu·e·s doit nous inspirer en interne.
Engageons, dès 2023, le chantier collectif de refondation : à partir d’un bilan coopératif de la dernière décennie (échecs et réussites) avec l’ensemble des adhérent·e·s et en invitant les partis partenaires, avec l’appui d’intellectuel·le·s, d’expert·e·s et de scientifiques.
Pour réussir la séquence de 2022-2027, construisons un parti puissant qui rassemble et qui s’ouvre. 
Voici nos objectifs :   

  • trouver un mode de gouvernance efficace et adapté qui sait partager le pouvoir dans une vraie collégialité, à partir d’un co-secrétariat, par exemple ; 
  • organiser les désignations internes et externes découplées des logiques de clans et d’affrontements artificiels ;
  • redéfinir la place des motions en tant qu’espace de débats, d’analyses, de stratégies et de propositions concrètes ;
  • renforcer le fédéralisme et le rôle des régions EELV ;
  • assurer la représentation de l’ensemble de la société en interne comme à l’externe.

Nos engagements

Les engagements de notre Bureau exécutif (BE) en lien avec le Conseil fédéral (CF) : 

  • la garantie de pluralisme, de transparence et de démocratie dans la conduite de la refondation et de leurs différentes missions ;
  • les membres du Bureau exécutif s’engagent à ne pas être candidat·e·s aux élections nationales et européennes de 2023 et 2024 afin de se consacrer pleinement à la mandature ; 
  • l’incarnation de la refondation et la représentativité de la société avec une équipe renouvelée ;   
  • l’amélioration de l’accueil des jeunes en lien avec les Jeunes écologistes ;
  • le renforcement de l’accueil et du plan de formation pour les adhérent·e·s, Parcours Responsable Écolo : transmettre avec fierté notre histoire, nos principes fondateurs… La formation continue doit intégrer les apports les plus contemporains du monde intellectuel et de la recherche scientifique. 
  • le renforcement et l’amélioration du fonctionnement et la valorisation du Conseil politique ;
  • la création d’une coordination de la communication pour fédérer la parole du parti et des personnes élues ;
  • l’amélioration des liens avec le Parti vert européen et avec les autres partis Verts en Europe, avec une mise en commun des bonnes pratiques et une plus forte place des sujets européens au Bureau exécutif, au Conseil fédéral et dans les régions ;
  • le développement des outils numériques de façon active qui permettent la présentation, la diffusion et la valorisation du projet écologiste ;
  • le respect des décisions prises.

Rassemblons-nous

Refondons notre mouvement pour porter l’écologie au pouvoir.
Il est possible de convaincre une majorité de Françaises et des Français, en leur proposant des solutions concrètes, en sachant les rassurer et les inspirer car notre grand projet est enthousiasmant.
Changeons, pour être à la hauteur des enjeux du moment !